dimanche 21 septembre 2014

La moto au garage

Journée libre. Il ne pourra rien se passer de désagréable. Journée de repos, alors que demain, nous retournons à S.F. pour la fin du voyage avec une autre journée de repos. C'est complètement absurde. Pourquoi donc ne pas l'avoir fait plus tôt ? Décidément, je ne comprends vraiment rien à rien à l'organisation de ce périple. D'autant que le lac Tahoe, c'est pas mal, mais c'est absolument incomparable  aux sites exceptionnels que nous venons de voir. J'aurai apprécié rester plus longtemps du côté des grands parcs plutôt que dans des villes qui ne présentent d'intérêt que pour les boulimiques de la société de consommation. Déplorable.

Quoi qu'il en soit, nous décidons de faire de la marche, ce qui nous limitera donc à rester dans la ville de South Lake Tahoe. Ce n’est pas pour déplaire à Aimcy qui n’a pas « magasiné » depuis un bon bout de temps. Nous commençons donc par Main Street, qui n’est rien d’autre que la highway 50 urbanisée. Après quelques achats et un expresso (enfin !) nous descendons vers le port de plaisance. 
Il est possible d’y louer des petits hors-bord. Ce serait sympa d’aller pique-niquer au cœur d’Esmerald Bay, une curiosité du lac. Mais je sais déjà la réponse de ma douce. Esmerald Bay est une anse presque fermée dont la couleur de l'eau est, dit-on, très claire. Je suppose qu'aujourd'hui, elle doit être ceinturée de résidences. Le siècle dernier, cela devait être assez sympa. Le voici en 1899.

En tournant les talons, nous rencontrons Mark Twain. Il a vécu dans les environs pendant quelques temps en 1861. Il a même écrit que Tahoe était "la plus belle image que la terre puisse offrir". Malgré tout le respect que je lui porte, je ne suis pas d'accord avec cette affirmation quelque peu péremptoire.

Le lac est certes entouré de belles forêts mais ne possède pas  cet extraordinaire irréalité de Crater Lake et, comme le disait le journal le Monde il y a quelques temps d’une "myriade d'hôtels pompeux et de complexes hôteliers faussement chics". Un jugement à l’emporte-pièce car parallèlement à l’industrie du tourisme et des sports nautiques, une sensibilisation efficace à la préservation des lieux semble permettre la sauvegarde des lieux. La couleur particulière d’un bleu d’azur du lac est dûe à l'air très clair régnant à cette altitude et à l'eau du lac d’une pureté telle que le ciel s’y reflète. L'eau est d’ailleurs si claire que le fond du lac est visible jusqu'à 30 mètres de profondeur. J’avais noté sur mon carnet la recommandation de l’article du Monde précédemment cité : "Dans ue petite maison, (le Chambers Landing) le plus ancien bar du coin, on ne vient pas pour la nourriture, assez standard, mais pour l'ambiance. Pendant la haute saison estivale, les fins de journée ont des airs de spring break, tout en gardant une atmosphère familiale. Il faut goûter au Chambers Punch, cocktail mythique du lac, pour se fondre dans la masse."
Il est à Tahoma, sur la rive ouest, au nord de Meeks Bay, sur la route de Tahoe city. Au delà, en continuant sur 2,5 miles vers le nord, il y a une célèbre bâtisse, la "Fleur du Lac", que Coppola rendit célèbre dans le deuxième épisode du "Parrain", tourné en 1974. Cette incarnation du luxe rustique américain, ne se visite pas et avait été érigée par l'industriel Henry John Kaiser, le créateur de la Jeep. Mais pour cela, il faut prendre la moto et j’avoue que je n’en ai plus guère envie. Si encore la 207 n’avait pas été fermée, alors oui, je l’aurai prise et nous aurions fait le tour du lac en finissant à Genoa, une « Ghost Town » réhabilitée et restaurée. On peut y voir encore une gare, une prison, un bureau de poste. L’implantation d’un poste de traite est à son origine. Il date de 1851. Les pionniers s’y arrêtaient fréquemment afin de s’y reposer avant de franchir la Sierra Nevada sur la route de Californie. La curiosité locale est son saloon que porte aujourd’hui le nom de "Old Gênoa Bar". Il est le plus ancien encore en activité de l'État du Nevada.  Lorsque, hier soir, nous sommes passés devant, les clients nous avaient salués en levant des pintes de bière. Nous nous sommes renseignés au syndicat d’initiative local. Pas d’autre route que la 207. Ce sera peut-être pour une autre fois…

Après un déjeuner en terrasse, nous rentrons tranquillement à l’hôtel pour une petite sieste et une séance de travail au blog.

Ironie de l’histoire, je commence à en parler alors que le voyage californien se termine.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire