mercredi 17 septembre 2014

De la nature au factice

A priori, aujourd'hui, petite journée.
Nous devons joindre Las Vegas vers midi. L'ambiance du groupe est mitigée ; La route, à toute allure, dans la nuit d'hier soir n'a pas plu, surtout aux passagères. Ça a probablement grondé dans les chambres. Pas dans la nôtre. Trop crevés, nous nous sommes couchés sans prendre le temps, une fois de plus, de faire le tri dans les photos et de prendre des  notes pour le blog.
Après le petit déjeuner, petite visite à la curiosité locale. McCulloch, le fabriquant de tronçonneuses acheta peu après 1945 la presqu'île qu’occupait alors une base aérienne de l'US Air Force pendant la seconde guerre mondiale. En dehors des casernements, des hangars et de quelques résidences et commerces, il n’y avait rien. McCulloch, avait une idée derrière la tête. Il fit creuser un canal pour transformer la presqu’île qu’il venait de racheter, en une île où il fit aménager une marina et un parcours de golf. Mais son plus grand exploit – mais en est-ce un, quand on est milliardaire - est d’avoir eu l’idée de génie d’assurer l’accès à cette nouvelle île en rachetant l’ancien London Bridge à la capitale britannique, qui jugeait l'ouvrage d'art de granit édifié en 1831 par John Rennie inadapté à la circulation automobile.
Il le fit démonter pierre après pierre et reconstruire à l’identique pour un coût total avoisinant les 10 millions de dollars. En une dizaine d’années, nombre de nouveaux citadins s’y installaient et en 1978, Lake Havasu City obtenait le statut officiel de ville. Sans doute l’une des plus jeunes des USA mais paradoxalement, celle qui possède l’un des plus vieux ponts en pierre.
Autre fait marquant, le film d'horreur Piranha a été tourné entièrement sur ce site. Je n'en parle pas, on ne sait jamais, d'aucun aurait l'idée de plonger dans l'eau pour avoir un autographe.

Au sortir de la ville, catastrophe, Dominique, qui avait déjà été obligé de changer de moto à Los Angeles, tombe de nouveau en panne. Et là, impossible de la faire repartir. Le couple terminera l'étape dans le camion d'accompagnement, la moto aussi.

Après cet épisode, nous rejoignons l’Interstate 40 et refranchissons le Colorado, quittant l’Arizona pour retrouver la Californie. Sur notre droite, un autre lac, celui-ci naturel, le Goose lake qu’il ne faut pas confondre avec celui de l’Orégon ni avec le festival de musique rock d’Août 1970 tenu dans le Michigan. L'un des plus grands événements musicaux de son époque avec la participation de Rod Stewart, Joe Walsh, Jethro Tull , The Litter, Chicago , Ten Years After , The Flying Burrito Brothers , et d’autres encore dont j’entends toujours les riffs au fin fond de ma mémoire… Côté radio, rien à écouter. Nous roulons dans le désert. au beau milieu d'une large et plate vallée de poussières, de cailloux et de sables piquetée de buissons. Au loin de chaque côté, des collines aux reflets mordorés. Nous approchons puis contournons par l’ouest les Dead Mountains. Quelques baraques regroupées sous le nom de Palm Gardens. Puis d’autres à Cal-Nev-Ari, dont le seul lieu remarquable semble être un casino. Peu après, nous quittons la Californie pour pénétrer dans le Nevada. Puis plus rien avant Searchlight et, là encore, un casino.



A nouveau le désert. Mais que peut-on bien foutre dans cet environnement ?

Ah, peut-être une raison, sur notre gauche, un immense champ de capteurs solaires photovoltaïques. Puis des mines, à ciel ouvert.
Plus d’autre patelin pour faire une halte. A Railroad Pass, La 95 rejoint la 93 permettant de toucher l’extrémité sud du Lac Mead. Nous prenons au contraire le sens inverse afin d’atteindre Henderson dans les faubourgs de Las-Vegas et retrouver la civilisation. On s’y perd d’ailleurs. Arrêt sur le bord d'un trottoir alors que l'on vient de passer un parking, lieu privilégié pour nos pauses, vous l'aurez compris. Je ne ferai d’ailleurs pas de commentaire sur ce sujet, car je suis encore sous le coup de la colère. Je serai méchant. Je les réserve sur la conduite urbaine que l'on vient de réaliser dans des conditions monstrueuses. Rouler à 50 km/h sur des autoroutes chargées de voitures, de camions, de bus, qui, tous, sans exception, vous dépassent à toute allure, est suicidaire. On reste groupé, certes, pour mieux prendre le risque de périr dans un carambolage monstre.
En fait, à posteriori, je suppose que la raison invoquée, cachait une lacune, l’illettrisme à décrypter l'affichage d'un GPS. Toujours est-il, qu’après avoir tourné dans tous les sens, alors qu’il suffisait d’aller tout droit, une fois de plus, nous sommes arrivés bien en retard à l'énorme gâteau à la crème qui nous servira d’hôtel.

Les motos à peine garées, on se faire entendre que nous devons aller manger aussitôt ( ben oui, quand même, il est 15 heures) et que ce n’est pas là, mais au Hard Rock Café ! Soit, à bonne ½ heures de marche, et pour bouffer dans le pire poncif de la culture américaine. Bon, après tout on est à Végas ! Le reste de la journée est à l’avenant. Même pas de WIFI pour se connecter dans cet hôtel de merde. Pour une fois où j’avais un peu de temps à consacrer au blog !
Lorsque nous ressortons de l'hôtel, il fait déjà pratiquement nuit. On se balade, cela nous calme. Que nenni. Le bruit, la fureur ambiante, le monde, la bousculade, les spots lumineux... Oh et puis basta. J'arrête là.  

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